Vallouise  Magazine

Informations et Renseignements sur la Vallouise et le Pays des Écrins

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L'Argentière

Pays des Écrins - L'Argentière-la-Bessée

Retrouver et loger sa population

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Saint-Martin-de-Queyrières

Pays des Écrins - Saint-Martin-de-Queyrières

Retenir sa population

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Freissinières

Pays des Écrins - Freissinières

Un dynamisme et une jeunesse retrouvés

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Les Vigneaux

Pays des Écrins - Freissinières

La commune qui monte

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Pelvoux

Pays des Écrins - Pelvoux

Le lotissement de la vallée

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Puy-Saint-Vincent

Pays des Écrins - Puy-Saint-Vincent

Changer d'urgence de politique

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Vallouise

Pays des Écrins - Vallouise

Réagir au vieillissement

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Champcella

Pays des Écrins - Champcella

Renouvellement en cours

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La Roche-de-Rame

Pays des Écrins - La Roche-de-Rame

La commune où habiter

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La Roche-de-Rame et Champcella profitent de la cherté de l'immobilier en Vallouise et à l'Argentière. Leur population a beaucoup augmenté ces dernières années. Mais la bonne exposition du plateau de Champcella compense mal l'éloignement de certains hameaux.

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Les communes du Pays des Écrins

L'Argentière-la-Bessée

Champcella

Freissinières

Pelvoux

Puy-Saint-Vincent

La Roche-de-Rame

Saint-Martin-de-Queyrières

Vallouise

Les Vigneaux

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Pays des Écrins

Population du Pays des Écrins

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Chaque année maintenant, l'INSEE produit en début d'année les populations légales des collectivités locales. Les populations légales millésimées 2012 entrent en vigueur le 1er janvier 2015. Elles résultent des dernières opérations de recensement conduites en 2011 (1).

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Populations légales

La population totale du Pays des Écrins au 1er janvier 2015 est fixée à 6 825 habitants, somme des populations totales des neuf communes, en baisse de 1 habitant par rapport à la population légale au 1er janvier 2014.

On retiendra donc un nombre d'habitants arrondi à 6 800.

La population municipale du Pays des Écrins au 1er janvier 2015 est arrêtée à 6 622 habitants, somme des populations municipales des neuf communes, en baisse de 2 habitants par rapport  à la populations légale au 1er janvier 2014.

On retiendra donc un nombre d'habitants arrondi à 6 600.

Les populations municipales correspondent aux populations résidant habituellement dans les communes. Elles servent de base aux comparaisons diachroniques et aux analyses.

Les populations totales incluent les populations municipales au sens strict et les populations comptées à part (2).

Pays des Écrins - Évolution des populations municipales

Population/Commune

Habitants

 

L'Argentière

2 395

2 318

Saint-Martin-de-Queyrières

1 093

1 065

↓↓

La Roche-de-Rame

874

848

Vallouise

789

761

↑↑

Les Vigneaux

511

491

Pelvoux

485

473

Puy-Saint-Vincent

297

292

↓↓

Freissinières

209

203

=

Champcella

178

177

Pays des Écrins

6 825

6 622

Évolutions des populations municipales depuis 1968

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Populations légales et municipales au 1er janvier 2015

Source INSEE

Les précédentes analyses avaient alerté sur le fait que la démographie du Pays des Écrins marquait le pas, cette fois on commence à distinguer l'amorce d'une esquisse d'une décroissance.

La fragilité des communes reste forte, c'est même une faiblesse majeure du Pays des Écrins : d'une part, 4 communes seulement sur 9 ont plus de 500 habitants et 2 plus de 1 000, alors que 3 ont moins de 300 habitants ; et d'autre part, seulement 3 communes  ont une population au-dessus de la population  moyenne (811 habitants) des communes du département des Hautes-Alpes. Autrement dit, le 1/3 des communes, situées dans l'axe durancien, concentre les 2/3 de la population et inversement.

La démographie ne justifie simplement plus ce statu quo, issu de la Révolution, devenu complètement dépassé et contreproductif. Le maintenir relève, pour l'instant encore, de l'irresponsabilité collective de la part des élus. On le constatera d'ailleurs au côté surréaliste de bien des analyses qui suivent.

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Évolution des démographiques communales depuis 1968

Toutes les communes ne sont pas logées à la même enseigne et les évolutions démographiques sont variables de l'une à l'autre. Entre 1968 et 2011 (dernier recensement), la population municipale du Pays des Écrins est passé de 4 946 à 6 624 habitants en croissance sur la période de +34 %. La palme de la croissance sur cette longue période revient à Puy-Saint-Vincent (+150 %) devant les Vigneaux (+135 %) et Saint-Martin-de-Queyrières (+121 %), tandis que Champcella (-11 %) et Freissinières (-6 %) ont perdu des habitants et alors que l'Argentière (- 3 %) devra encore patienter pour retrouver sa population antérieure [attention toutefois car l'Argentière est victime d'un biais statistique dont il est important de tenir compte (3)]. Globalement, la Vallouise a vu sa population municipale passée de 1 052 à 2 003 habitants (+ 90 %), avec +80 % pour Vallouise et +52 % pour Pelvoux. La Roche-de-Rame est dans la moyenne avec +41 %.

Au titre de l'anecdote, l'ordre des communes a légèrement évolué par rapport au recensement de 1999, puisque la commune des Vigneaux a doublé celle de Pelvoux.

Pays des Écrins - Évolutions relatives des populations municipales

Variations annuelles 2006-2011

Solde  Naturel E / S

L'Argentière

 +0,2 %  -0,1 %  +0,2 %

Saint-Martin-de-Queyrières

-0,6 % +0,5 % -1,2 %

La Roche-de-Rame

+1,5 % +0,6 % +0,9 %

Vallouise

+1,2 % +0,3 % +0,9 %

Les Vigneaux

+1,5 % +0,6 % +0,9 %

Pelvoux

+1,4 % +0,6 % +0,8 %

Puy-Saint-Vincent

+0,5 % +0,7 % -0,2 %

Freissinières

+2,1 % +0,7 % +1,4 %

Champcella

+1,2 % +0,5 % +0,7 %

Pays des Écrins

+0,6 % +0,3 % +0,3 %

Évolutions des populations municipales depuis 1968

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Solde des variations - Solde naturel - Solde des entrées/sorties

Source INSEE

Depuis 1990, le solde migratoire est positif et les arrivées de nouveaux habitants ont constitué le moteur de la croissance démographique alors que le solde naturel qui s'était essoufflé est revenu au niveau initial. Sur le long terme, la population s'est largement renouvelée dans pratiquement toutes les communes et les distinctions artificielles entre populations autochtone et nouvelle ne veulent globalement plus rien dire (4). Si on met à part le cas spécifique de l'Argentière, trop impactée par son passé industriel, Puy-Saint-Vincent est la commune où le renouvellement de la population a été le plus faible et la Roche-de-Rame, celle où il a été le plus important (5)

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Évolution des démographiques communales depuis 1999

Entre 1999 et 2014, soit sur la période plus représentative des quinze dernières années,  la figure est tout autre.  La palme de la croissance va cette fois à la Roche-de-Rame (+25 %), Champcella (+25 %) et les Vigneaux (+25 %) alors que Puy-Saint-Vincent (+5,5 %) patine nettement et que l'Argentière-la-Bessée stagne (-0,3 %). Le Pays des Écrins, avec une croissance de +11 %, commence à prendre du retard sur le département (+15 %).

Pays des Écrins - Évolutions relatives des populations municipales

Variations récentes

 1999-2015 2006-2015

L'Argentière

-0.3 % +0,7 %

Saint-Martin-de-Queyrières

+18 % -3,9 %

La Roche-de-Rame

+25 % +7,6 %

Vallouise

+20 % +7,6 %

Les Vigneaux

+25 % +8,4 %

Pelvoux

+19 % +7,7 %

Puy-Saint-Vincent

+5,5 % +0,3 %

Freissinières

+20 % +11 %

Champcella

+25 % +6,6 %

La Vallouise

+19 % +6,7 %

Pays des Écrins

+11 % +3,0 %

Hautes-Alpes

+15 % +6,7 %

Évolutions des populations municipales depuis 1999

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Par contre, entre 2006 et 2015, la croissance de la population du Pays des Écrins marque vraiment le pas, à +3 %, contre plus de +1,0 % par an durant la dernière décennie, plus de deux fois moins que le département (+6,7 %). L'Argentière continue à stagner, toujours au profit apparent des Vigneaux ; surtout Saint-Martin-de-Queyrières, si dynamique précédemment, décroche (-3,9 %) et Puy-Saint-Vincent recule depuis 2011. Le dynamisme des autres communes, où Freissinières (+11 %) en particulier se distingue dans les dernières années, ne suffit pas. Ce ne pourrait être qu'un trou d'air si les estimations de populations légales de l'INSEE ne confirmaient ces tendances et notamment les évolutions contrastées entre Freissinières et Puy-Saint-Vincent, deux communes entre 200 et 300 habitants aux stratégies opposées : un mode de développement doux et durable pour l'une, un mode de développement purement immobilier, focalisé sur le tout-ski et sans volet social pour l'autre. La Vallouise, dans son ensemble, réussit toutefois à bien compenser le recul de Puy-Saint-Vincent, grâce au dynamisme des trois communes de vallée. Au final, c'est le décrochage de Saint-Martin-de-Queyrières qui impacte le plus le canton et qui provoque sa stagnation.

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Poids respectifs des communes

Globalement, ces évolutions différenciées entre communes ont toutefois profondément modifié les poids de chacune d'elle dans le canton. C'est ainsi que l'Argentière qui pesait presque la moitié en 1968  ne pèse plus qu'un peu plus du tiers aujourd'hui, au profit de Saint-Martin-de-Queyrières, passé de 10 à 16 % et surtout de la Vallouise qui gagne 10 %.

Pays des Écrins - Poids relatifs des communes en 1968

Pays des Écrins - Poids relatifs des communes en 2015

Comparaison des poids relatifs des communes en 1968 et en 2015

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Répartition par tranche d'âges

La répartition des habitants par tranche d'âge au niveau du Pays des Écrins indique plus 'de moins de 20 ans' et 'moins de plus de 65 ans' que dans le reste du département où les classes d'âge les plus élevées ont vu leur population augmenter. Elle s'établit à environ 24 % de moins de 20 ans, 58 % entre 20 et 64 ans et 18 % de 65 ans et plus, avec une tendance au vieillissement.

Pays des Écrins - Répartition par tranches d'âge

Pays des Écrins - Répartition par tranches d'âge

Répartition des habitants par tranches d'âge

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Par contre, la variabilité entre communes est plus forte. C'est ainsi que Saint-Martin-de-Queyrières reste plus jeune et la Vallouise un peu moins. Vallouise et Pelvoux deviennent des lieux de résidences pour retraités (environ 23 % de 65 ans et plus). Les Vigneaux sont néanmoins bien positionnés alors que la situation de Champcella reste critique.

L'Argentière et la Roche-de-Rame se signaleraient eux plutôt par un manque d'actifs dans la tranche entre 20 et 64 ans.

Pays des Écrins - Répartition par communes des moins de 20 ans

Pays des Écrins - Répartition par communes des 65 ans et plus

Comparaison des répartitions par communes des habitants de moins de 20 ans et de 65 ans et plus en 2011

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L'évolution des moins de 14 ans est importante car elle impacte l'évolution des effectifs scolaires. Globalement, le Pays des Écrins a juste maintenu sa population enfantine entre 2006 et 2011. Saint-Martin-de-Queyrières voit le nombre de ses enfants s'effondrer, avec une diminution de 32 enfants entre 2006 et 2011, soit plus que l'effectif d'une classe, et que Puy-Saint-Vincent a aussi perdu 10 enfants pour un effectif de 48 en 2011. On comprend mieux l'affaire de l'école, qui n'a jamais été que la conséquence de l'évolution démographique de la commune.

Pays des Écrins - Répartition par communes des moins de 14 ans

Évolution des moins de 14 ans

 2011 Δ

L'Argentière

432

+12

Saint-Martin-de-Queyrières

228

-32

La Roche-de-Rame

166

+10

Vallouise

119

+5

Les Vigneaux

100

+4

Pelvoux

81

+8

Puy-Saint-Vincent

48

-10

Freissinières

38

+2

Champcella

22

0

La Vallouise

348

+7

Pays des Écrins

1230

-1

Évolution des moins de 14 ans entre 2006 et 2011

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Répartition par catégories socioprofessionnelles

Étant donnée la faible taille des communes, la répartition des habitants par catégories socioprofessionnelles ne peut s'apprécier qu'au niveau du Pays des Écrins (6). Et la catégorie socioprofessionnelle la mieux représentée est sans surprise celle des retraités (29 %), les actifs (58 %) étant répartis sur 6 catégories. Suivent les catégories des employés et des professions intermédiaires. La catégorie des agriculteurs et exploitants agricoles est bonne dernière ne rassemblant que 1,5 % de la population. Mais la progression des agriculteurs et exploitants agricoles est remarquable car elle ne représentait que 0,8 % de la population en 1999. Le nombre d'agriculteurs a plus que doublé en une décennie avec beaucoup de nouveaux agriculteurs ces toutes dernières années. Eh non, l'agriculture n'est pas morte dans le Pays des Écrins, c'est au contraire un domaine en pleine croissance avec de nombreux jeunes qui se lancent. Le nombre d'ouvriers a fort logiquement diminué (de 16 à 12 %) à la suite de la fermeture de plusieurs usines à l'Argentière-la-Bessée et à la Roche-de-Rame au profit des professions intermédiaires (de 14 à 16 %). Le nombre d'artisans, commerçants et chefs d'entreprise a moyennement progressé (+35 %) à 6 % de la population, tandis que cadres et professions supérieures (à vrai dire peu nombreux, moins de 5 %) progressent nettement (+76 %). Le nombre de personnes sans activité professionnelle a fortement chuté (-31 %). C'est une catégorie assez disparate qui regroupe les scolaires de plus de 15 ans, les étudiants, les personnes au foyer et les chômeurs. En définitive, la population active est passée de 56 à 58 % de la population totale.

Pays des Écrins - Évolutions relatives par catégorie socioprofessionnelle

Pays des Écrins - Poids relatifs par catégorie socioprofessionnelle

Évolutions relatives et Poids relatifs par catégorie socioprofessionnelle en 2011

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Analyses par commune

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L'Argentière-la-Bessée n'a toujours pas réussi à retrouver sa population d'avant 1968 [attention au biais statistique rappelé dans la note (3)]. Les années 1980 avec le choc industriel et le départ de nombreux habitants lui ont fait très mal. Même la dernière décennie a été difficile. Le virage touristique est effectif et le dynamisme de la commune est réel dans ce domaine, mais dynamisme touristique et dynamisme démographique ne font pas forcément bon ménage. La disponibilité de terrains constructibles semble en cause, mais  peut-être vaudrait-il mieux densifier que continuer à trop s’étaler ?

Il conviendrait surtout de sortir du cadre communal et de réaliser que c'est un faux problème si on aborde la question au niveau du bassin de population de l'Argentière qui inclut les Vigneaux, Sainte-Marguerite et s'étend jusque vers la Roche-de-Rame, Champcella et Freissinières.

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Les Vigneaux présente une démographie dynamique en forte croissance avec l'arrivée de nouveaux habitants dès les années 1970 et une structure de population plutôt jeune. Il y a sans doute un phénomène de vases communicants avec l'Argentière, notamment au Barry. Dans la discrétion et l'air de rien, c'est la commune qui sur le long comme sur le court terme tire le mieux son épingle du jeu et remporte à nouveau la palme de la démographie (!). Mais cette croissance est plus dépendante des contraintes de l'Argentière que de sa dynamique propre.

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Vallouise accueille également pas mal de nouveaux habitants et son solde migratoire est favorable malgré un trou d'air dans la décennie 1990. Par contre, les nouveaux arrivants sont souvent de jeunes retraités sortis de la vie active. La sociologie de la population change et les coûts de logement pèsent de plus en plus sur la population active. Le vieillissement de la population s'est nettement accentué ces dernières années et la commune va devoir réagir pour inverser la tendance et favoriser plutôt l'accueil et le logement d'actifs.

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Le phénomène est analogue à Pelvoux, où on observe une prolifération de chalets individuels, au détriment des terres agricoles, et quelques résidences touristiques à lits froids. La commune avait décroché par rapport à ses voisines dans les années 1980 en se faisant même doubler par les Vigneaux, mais sa démographie s'est bien redressée depuis 1999. L'absence de structure en village et le grand écart entre une station d'hiver et une station d'été distinctes et trop distantes ne permettent plus à la commune de maintenir ses commerces et ses hôtels et elle se transforme rapidement en un vaste lotissement à force de mitage de son territoire.

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Puy-Saint-Vincent était moribonde avant la création de la station avec à peine plus d'une centaine d'habitants. La station a fait rebondir la commune. Mais la forte croissance du nombre d'habitants due au développement de la station est terminée. La croissance qui s'était ralentie dans la dernière décennie, s'est inversée ces dernières années. Avec une baisse de -2,0 % depuis 2011 causée par un solde migratoire déficitaire depuis 2006 et une prévision négative de l'INSEE, la chute pourrait devenir préoccupante.

Si cette tendance devait se poursuivre, elle marquerait le double échec d'un mode de développement purement immobilier, focalisé sur le tout-ski et sans volet social, et d'une stratégie de repli sur soi. Conséquences : des entreprises artisanales (menuiseries) ou agricoles ont préféré s'installer aux Vigneaux ou à l'Argentière et ceux qui travaillent sur la commune habitent ailleurs. Il ne faut pas chercher plus loin la cause des difficultés de l'école. La cause en est démographique et elle est toujours d'actualité.

Le contraste entre d'un côté la faiblesse critique de la population permanente et de l'autre la multiplication des chalets individuels et des immeubles en station, inoccupés pendant les 3/4 de l'année, font en effet craindre pour l'avenir de la commune. Par contre, ce serait moins critique pour la survie de la commune si elle constituait un pôle station d'une collectivité plus large.

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Au total, la Vallouise, constituée de ses 4 communes, représente le 2e pôle démographique du canton avec 30 % de sa population. La croissance de sa démographie est régulière, mais plus qu'ailleurs son orientation touristique a complètement transformé sa structure sociale, au risque de marginaliser sa population d'origine. Par contre, le contraste est grand entre le dynamisme des communes de vallée et Puy-Saint-Vincent qui paie durement sa marginalisation volontaire. Mais à l'échelle de la vallée et du canton, il ne s'agit que d'un rééquilibrage qui n'est à souligner que dans un contexte de la multiplicité de petites communes.

 Toutefois, se pose la question, importante pour le Pays des Écrins, de la capacité de la commune de Puy-Saint-Vincent à contrôler 27 % de la richesse économique du canton. C'est un risque qui va devoir être solutionné.

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Champcella et Freissinières, deux communes éclatées en hameaux, ont perdu beaucoup d'habitants. Leur population commune s'élève à 380 habitants et représente moins de 6 % de celle du Pays des Écrins. Leurs évolutions ont longtemps été parallèles. Mais, les pyramides des âges des deux communes divergent, Champcella a 36 % de sa population âgée de plus de 60 ans et 15 % âgée de moins de 20 ans, mais heureusement son taux de natalité qui tendait vers zéro s'est redressé à 9,4 ‰, alors que pour Freissinières ces chiffres sont respectivement de 23 %, 24 % et 12,6 ‰.

Toutefois, le renouvellement de population, déjà noté en 2011, se confirme à Champcella avec un fort solde migratoire ces dernières années, supérieur à 2 % par an de 1999 à 2006, qui est le moteur à la fois de sa forte croissance et du rajeunissement de sa population car son solde naturel, longtemps négatif, est de nouveau positif.

De son côté, Freissinières a connu un véritable boom démographique entre 2006 et 2015 avec une croissance de 11 %. La commune engrange les résultats de sa politique de développement harmonieux et de tourisme doux.

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La Roche-de-Rame a connu des hauts et des bas avec même une chute de population par départ de ses habitants entre 1982 et 1999 provoqué par les difficultés de ses entreprises industrielles. Mais elle a plus que rattrapé son retard dans la dernière décennie avec à nouveau un solde migratoire fortement positif. Les habitants votent avec leurs pieds et vont là où ils peuvent se loger au meilleur compte au détriment en particulier de l'Argentière.

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Saint-Martin-de-Queyrières a connu une forte croissance de sa démographie avec une arrivée importante de nouveaux habitants jusqu'en 2007. Mais celle-ci s'est brusquement interrompue. Depuis 2006, la commune a carrément décroché avec une décroissance de -3,9 %. En regardant plus en détail, le solde migratoire est devenu négatif et même de plus en plus. Il y a plus de gens qui quittent la commune que de gens qui viennent y habiter.

Corrélativement, la population en âge scolaire diminue encore plus vite que la population totale et n’en représente plus que 21 % contre 23 %, 5 ans plus tôt, soit 32 enfants en âge scolaire de moins en 5 ans. Plus d’une classe ! Tout se passe comme si c’était les couples d’actifs entre 30 et 45 ans qui étaient partis (la tranche d’âge qui a encore plus diminué que la tranche < 14 ans).

La commune paie certainement là les conséquences d'une mandature chaotique sans stratégie de développement. Toutefois, sa pyramide des âges reste toujours favorable et son taux de natalité est, après celui de Freissinières, le plus fort du canton. Mais il faudra bien que ces jeunes puissent trouver à se loger et à travailler une fois à l'âge adulte, sinon ils vont partir à leur tour. Le manque d'anticipation dans ce domaine pourrait bien être la grande cause de la déconvenue de Saint-Martin-de-Queyrières.

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En conclusion, le dynamisme du Pays des Écrins, constaté jusqu'en 2011, marque le pas. Si les baisses à Puy-Saint-Vincent et à l'Argentière se sont faites au profit des autres communes, le solde migratoire négatif de Saint-Martin-de-Queyrières impacte directement le canton. Il n'a pas forcément perdu en attractivité (7) car les arrivées restent nombreuses mais le Pays des Écrins va devoir sérieusement veiller à ce que sa jeunesse ne soit pas obligée de partir une fois arrivée à l'âge adulte.

Plus dans le détail, on constate l'effacement tout relatif du chef-lieu compensé par les poussées de la Vallouise. Ceci devrait inciter à arrêter la centralisation des services au chef-lieu et devrait justifier une approche plus multipolaire, notamment en matière de services.  Les plans de développement doivent également tenir compte de l'installation, en Vallouise notamment, de résidents permanents retraités. L'offre de services de proximité et d'assistance à la personne, l'offre médicale, l'offre culturelle à l'année, etc. vont être des enjeux du futur pour le maintien de ces nouveaux habitants ou ... leur retour vers leurs bases antérieures.

L'éclatement de l'habitat en hameaux dispersées dans des communes sans chef-lieu reste une caractéristique du Pays des Écrins et une faiblesse majeure pour sa vie sociale, économique et culturelle. Seules l'Argentière et Vallouise possèdent un centre-bourg plus ou moins actif avec une activité commerciale permanente, mais fragile à Vallouise où le secteur commercial au bas de la Casse nécessiterait d'être redynamisé.

La publication de ces résultats correspondant à un changement de mandature, difficile de ne pas y voir la reconnaissance des succès ou la sanction des échecs des différentes politiques menées par les municipalités. À ce petit jeu, le dynamisme de Freissinières contraste avec le recul de Puy-Saint-Vincent, tandis que Saint-Martin-de-Queyrières paie les troubles de sa mandature.

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Il n'aura échappé à personne que cette analyse au niveau des communes est complètement surréaliste. Avec une seule commune, on ne se préoccuperait pas de la stagnation de l'Argentière au profit des communes environnantes. Que Puy-Saint-Vincent régresse au profit des autres communes n'aurait rien d'alarmant. Dans un cas comme dans l'autre, ce ne serait qu'une question d'aménagement et de redistribution au sein d'une même commune. Ce qui est normal et classique au sein d'une commune de taille moyenne, de 6 à 7 000 habitants, prend ici une tout autre tournure. Les mouvements intra-communautaires sont secondaires - il ne s'agit que de rééquilibrages ! Le problème démographique essentiel au niveau du canton s'est révélé à Saint-Martin-de-Queyrières avec la difficulté non anticipée à fixer les nouveaux adultes.

Quand nos élus comprendront-ils enfin qu'il leur faut dépasser cette vision étriquée et obsolète du territoire et qu'il serait temps qu'ils travaillent tous ensemble au développement du Pays des Écrins. Retarder au maximum des fusions inéluctables est le pire des scénarios.

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Le sur-place du Pays des Écrins est à relativiser par rapport au Grand Briançonnais car les évolutions sont variables entre les différentes communautés de communes : progression du Briançonnais, qui masque le recul de la vallée de la Guisane ; croissance  du Guillestrois et stagnation du Queyras au profit du Guillestrois. La vallée de la Guisane paie un lourd tribut à sa stratégie de développement touristique de grande station internationale. A contrario Montgenèvre et Vars qui avaient marqué le pas se sont bien reprises. Plusieurs communes du Queyras souffrent où les populations se lassent des inondations à répétition, comme à Ristolas particulièrement touché.

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Notes :

(1) Le dernier recensement des communes du Pays des Écrins a été réalisé en 2011, les données alors collectées ont constitué les populations légales en vigueur au 1er janvier 2014. Les populations légales 2015 résultent d'une extrapolation entre 2011 et 2012 à partir de l'évolution du nombre de résidences principales entre 2011 et 2012 (source : fichiers fiscaux de la taxe d'habitation) et du nombre moyen d'occupants par résidence principale (source : recensement de 2011). Ce dernier facteur étant généralement en baisse d'un recensement à l'autre, il peut introduire un biais statistique majorant légèrement les populations légales.

(2) Les populations comptées à part comprennent certaines personnes dont la résidence habituelle est dans une autre commune mais qui ont conservé une résidence sur le territoire de la commune (étudiants, personnes en maisons de santé, maisons de retraite, foyers et résidences sociales, membres de communautés religieuses, militaires, ...).

(3) Le passage au recensement rénové en 2004 a eu pour conséquence d’avoir deux séries comparatives dans les bases de données de l’INSEE. La série des populations sans doubles comptes de 1962 à 1999, et la série des populations municipales de 1999 à aujourd’hui. Voici la recommandation de l’INSEE concernant le basculement de l’une à l’autre : « Pour le calcul des évolutions de population entre les recensements de 1999 et de 2006 il est préférable de prendre en compte, pour 1999, la population statistique issue de l’exploitation principale plutôt que la population sans doubles comptes car elle est plus homogène avec la population de 2006. Dans la plupart des cas les deux chiffres sont identiques ou très proches mais pour certaines communes des écarts plus importants peuvent exister. »

Or pour l’Argentière, il semble que l’on se retrouve dans ce cas de figure car, en 1999, on avait respectivement 2289 pour la population sans doubles comptes et 2325 habitants pour la population municipale. Conformément à sa propre recommandation, l’INSEE a adopté 2325 habitants comme référence de départ de la nouvelle série statistique des populations municipales. Ces écarts se sont gommés dans le temps pour la plupart des communes mais évidemment pas là où les évolutions ont été faibles. Il y a donc un biais initial à l’Argentière (de l'ordre de +1,6 %) dont il faut tenir compte, mais hors statistiques.

(4) Toutefois, la variabilité de ce constat est d'autant plus forte que le champ d'observation est plus réduit, au niveau des villages et a fortiori des hameaux où des clivages forts subsistent encore, avant que les résidences secondaires ne l'emportent.

(5) Malheureusement, la base de données de l'INSEE ne permet plus de faire des analyses fines de ces mouvements de population.

(6) ... et à la rigueur pour l'Argentière.

(7) Difficile toutefois d'apprécier l'attractivité d'un pays. Cet aspect mériterait une étude plus approfondie, car d'un côté on fait le constat de l'arrivée de nouveaux habitants, mais de l'autre les difficultés sont grandes pour attirer des personnes aux activités ciblées et ensuite les faire rester, l'exemple des médecins est significatif.

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Références :

Résultats du recensement de la population, source INSEE

Populations légales, source INSEE

Articles connexes

Population du Pays des Écrins (édition 2011)

 

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