Les communes et les communautés de communes devaient se prononcer avant le 15 juillet sur le projet de schéma de coopération intercommunale présenté par la préfète. Il prévoyait la fusion des communautés de communes : du Briançonnais (CCB) et du Pays des Écrins (CCPE) ; du Guillestrois et du Queyras ; de l'Embrunais (CCE) et du Savinois-Serre-Ponçon.

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas fait l'unanimité dans le nord du département où les oppositions sont multiples et souvent contradictoires.

_______________

Le conseil communautaire de l'Embrunais est contre et propose un regroupement plus large des quatre communautés du Guillestrois, du Queyras, de l'Embrunais et du Savinois-Serre-Ponçon.

Le conseil communautaire du Pays des Écrins (CCPE) se prononce également contre en jugeant étriqué un rapprochement limité à la CCB et à la CCPE et demande une fusion élargi au Guillestrois et au Queyras. Certaines communes comme Pelvoux refusent tout rapprochement et demande le maintien de la situation actuelle.

Le conseil communautaire du Guillestrois rejette aussi le projet, de même que le rapprochement avec la CCB et la CCPE, et rejoint l'Embrunais pour une entité regroupant Guillestrois, Queyras, Embrunais et Savinois. Rappelons qu'alors qu'on parle d'élargissement de l'intercommunalité, le Guillestrois est lui-même profondément divisé, avec notamment l'éclatement de son Office de Tourisme et des conflits entre Guillestre et les autres.

Le conseil communautaire du Queyras, pardon de l'escarton du Queyras (1),  a voté pour le rapprochement des communautés du Guillestrois et du Queyras, pas plus (7 communes pour, 1 contre), notamment pas pour un regroupement avec les 2 communautés briançonnaises, ni pour un regroupement avec les communautés embrunaises.

Le conseil communautaire du Savinois où certains lorgnent plutôt vers Gap n'est pas très favorable au rapprochement avec l'Embrunais.

Le conseil communautaire du Briançonnais, sans s'opposer formellement à un rapprochement avec le Pays des Ecrins et aussi avec le Guillestrois et le Queyras pour recréer l'entité du Grand Briançonnais, préfèrerait le statu quo le concernant mais en incluant Puy-Saint-Pierre (seule commune qui n'appartient à aucune communauté de communes). Par contre, certains comme Montgenèvre voudrait une représentativité selon le poids économique. Rappelons que s'agissant de collectivités territoriales la représentativité ne peut être que démographique.

_______________

Conclusion

On n'est pas très avancé, mais la cacophonie qui se dégage des différentes positions redonne une grande liberté de manœuvre à la préfète et son projet final ne devrait pas trop différer de son projet initial, qui, toutes opinions émises, n'est pas loin de correspondre au plus petit dénominateur commun !

Parmi les amendements possibles, un rapprochement entre le Queyras, le Guillestrois et l'Embrunais  a le plus de soutiens, mais le Queyras n'est pas pour, ni le Savinois. Par contre, un rapprochement entre le Briançonnais, le Pays des Ecrins, le Guillestrois et le Queyras semble mort-né, à moins d'un fort lobbying toujours possible de certains élus. Les communautés de communes du Briançonnais (avec Puy-Saint-Pierre) et du Pays des Écrins pourraient bien en définitive rester en l'état.

Mais ce qui frappe le plus l'observateur, c'est l'incapacité des élus de toutes ces communautés et de toutes ces communes à proposer un schéma cohérent d'ensemble, ce qui, bien sûr, donne le champ libre à un projet imposé venu d'en haut. Bravo, c'est du bon boulot ! Comme cela ils pourront tous le critiquer ... alors qu'ils ne devront que s'en prendre à eux-mêmes.