Briançonnais
Tourisme et Santé
Le Briançonnais se mobilise pour sauver le service de réanimation de
l'hôpital de Briançon. L'occasion d'un coup de gueule de grosse mauvaise foi :
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[On] Ainsi d'après une étude de l'INSEE et du CRT, la part de l'emploi
touristique dans les Hautes-Alpes est la plus élevée de la Région PACA : 15,6 %
contre 7,5 % en moyenne pour la région. Dans le Briançonnais, c'est pire : près
de 30 %. Pire ? Oui, pire, car quand on sait que 57 % de ces emplois sont dans
l'hébergement, on frémit devant l'inconscience de ces professionnels prêts à
faire venir et à héberger en Briançonnais des gens qui ne pourront pas s'y faire
soigner. Aucune communication au Trocadéro sur la pénurie de médecins en
Briançonnais et Queyras ou sur la fermeture du service de réanimation de
l'hôpital. On se garde bien en effet de communiquer sur la difficulté à faire
venir des médecins dans la région. À l'automne, des Queyrassins venaient se
faire soigner à l'Argentière faute de médecin dans le Queyras. Les élus font de
la surenchère dans l'espoir d'en fixer un, imaginent des maisons de santé pour
regrouper les professionnels, leur font des facilités financières pour
s'installer. De l'autre côté de la frontière, c'est pire, les urgences sont en
décrépitude.
Eh bien, mesdames et messieurs les touristes, vous devez être informés : la
santé est le parent pauvre du Briançonnais. Si vous êtes malade, appelez vite
votre assistance et fuyez ... Mieux, ne venez pas. D'ailleurs, ce samedi on va
tout simplement vous empêcher d'arriver. Et si vous arrivez à bon port, on
espère que la gêne occasionnée vous dégouttera de revenir. Non mais !
Pendant ce temps, les stations pratiquent la politique de l'autruche et font de
la surenchère sur les kilomètres de pistes et sur le nombre de lits touristiques
en se foutant pas mal du nombre de lits d'hôpital. La communication affirme que
tout va très bien dans le meilleur des mondes touristiques, (même s'il lui
arrive de se prendre les pieds dans le tapis avec le logo en forme de tourton
congelé avec un timide soleil et un ciel blanc bien peu haut-alpins), alors que
la réalité est plus contrastée. Heureusement, si le blocage est réussi, on
parlera enfin des vrais problèmes ! [Off]
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A
vrai dire, l'exercice est délicat car deux logiques s'affrontent. D'une part la
population ne se mobilise pas pour son hôpital et la municipalité de Briançon
veut la réveiller, d'autre part le tourisme fait vivre la région et chacun
(qu'il travaille dans les métiers du tourisme ou non) doit se sentir concerné
par le bon accueil des visiteurs.
La manifestation peut (et même doit) secouer les habitants, mais au delà des
effets de manche vite oubliés, c'est bel et bien un travail de fond pour un
développement transfrontalier de l'hôpital que doivent lancer les élus, tous
unis autour d'un même objectif sans considération politique partisane.
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Vallouise, 24 février 2012
