Pays des Écrins
Nouveau projet et nouvelle gouvernance
_______________
Le nouveau conseil communautaire résultant des
dernières élections municipales est maintenant constitué et a tenu
sa première réunion publique avec les élections de son bureau,
comprenant son président, six vice-présidents et deux membres.
Le premier objectif que se sont fixés le nouveau
président et ses vice-présidents est d'établir un projet de
territoire de façon à fédérer tous les élus autour d'un projet
dépassant les limites de leurs communes. À tous les écouter, il
semble bien que les résolutions de début de mandat soient de
développer l'intercommunalité et d'adopter un autre mode de
gouvernance. C'est effectivement essentiel mais, ayant suffisamment
dénoncé le repli sur elles-mêmes des communes lors du précédent
mandat avec souvent les mêmes élus, on se permettra de juger à
l'épreuve des faits, d'autant plus qu'un des maires s'en est
démarqué.
Par contre, le conseil communautaire aura manqué une
belle occasion de faire évoluer sa gouvernance en n'élisant aucune
vice-présidente. Mais à sa décharge, la marche vers la parité est
aussi une affaire de candidates et d'élues.
_______________
Maintenant, il va falloir beaucoup de détermination au président
et au bureau pour établir un projet de territoire dépassant les limites
communales et pour aller vers une nouvelle gouvernance. La déclaration (1)
à contre-courant du maire de
Pelvoux illustre toute la difficulté de la démarche (2).
Il est essentiel dans une bonne gouvernance et pour un projet collectif de tenir
compte des avis des acteurs et de la population si on veut l'adhésion la plus
large possible, car bien sûr la démarche ne doit pas s’arrêter aux seuls
conseillers communautaires ou au fonctionnement du Bureau. Or, quand on entend
que les membres du précédent conseil ont eu raison de ne pas tenir compte des
récriminations des acteurs touristiques à propos de l’OTPE, on peut s’inquiéter.
Faut-il rappeler que les acteurs en question ont insufflé une dynamique
touristique dans la Vallouise que certains élus ont apparemment du mal à
suivre, voire à accepter…
Tous les élus, communautaires comme municipaux, doivent bien
comprendre que leur crédibilité passe par l’écoute et la prise en compte des
avis et besoins de leurs administrés et qu’ils doivent cesser de vouloir
fonctionner en vase clos, surtout sur des sujets qu’ils maîtrisent mal (3).
Ils ont le devoir de travailler tous ensemble avant tout au service et au profit
de la population (4),
en considérant celle-ci au niveau communautaire et non plus communal, et sans
arrières pensées, concernant par exemple la représentativité (5).
Il faudra d'ailleurs bien voir en quoi consistera le projet
commun, car cela peut aller d'un véritable schéma de cohérence territoriale, qui
manque cruellement, à une simple feuille de bonnes résolutions. Idem, en terme
de gouvernance, cela peut aller jusqu'à l'implication des acteurs locaux
concernés, ce qui est souhaitable, ou s'arrêter à une prise de décisions
collégiales et à un partage des responsabilités au sein du Bureau, ce qui serait
très insuffisant.
_______________
Le conseil
communautaire comprend
vingt-quatre conseillers répartis de la façon suivante :
L'Argentière :
Joël Giraud, Patrick Vigne, Gérard
Guimbert, Marie-Noëlle Disdier, Gérard
Guimbert et Jean-Pierre Rippert.
Champcella
: Michel Cheylan (titulaire), Roland
Cheylan (suppléant).
Freissinières
: Cyrille Drujon d’Astros (titulaire),
Éric Ségond (suppléant).
Pelvoux :
Gérard Semiond, Robert Estienne.
Puy Saint
Vincent : Michel Engilberge,
Francis Chaud.
La
Roche-de-Rame : Michel Frison,
Jean-Robert Richard, Élisabeth Richard.
Saint-Martin-de-Queyrières : Serge Giordano,
Ghislaine Lombard, Martin Faure
et Marie Dehais.
Vallouise :
Jean Conreaux, Alain Jeanne,
Rémi Mougin.
Les Vigneaux
: Gilles Pierre, Camille Faure.
_______________
L'exécutif est constitué d'un bureau de
neuf membres, représentant chacune des communes,
avec un président et six vice-présidents.
Président : Cyrille Drujon d'Astros ;
1er vice-président : Jean
Conreaux ;
2e vice-président : Jean-Robert
Richard
;
3e vice-président : Joël Giraud
;
4e vice-président : Michel Cheylan ;
5e vice-président : Martin Faure ;
6e vice-président : Francis Chaud ;
Membres : Robert Étienne et
Gilles Pierre.
_______________
Vallouimages
Vallouise, 19 avril 2014
_______________
Notes :
1.
Article connexe du
Dauphiné.
2.
Objectivement, le message transmis est plutôt difficile à comprendre et apparaît
vraiment très brouillé. Le maire de Pelvoux n'a pas dû bien en mesurer la
portée. Comme s'il regardait dans le rétroviseur au lieu de regarder l'avenir ou
qu'il s'est arrêté au milieu de l'analyse sans envisager de solutions. Le maire
de la Roche-de-Rame a commenté cette position en disant à peu près que
« quand l'un voit la bouteille au quart
vide, les autres voient la bouteille aux trois quarts pleine »
!
Tous
les maires ou presque ont fait le constat qu'il fallait améliorer le travail en
commun et développer l'intercommunalité au profit de l'ensemble. Leur analyse a
abouti à la nécessité de définir un projet de territoire et de changer le mode
de gouvernance. Les points soulevés par le maire de Pelvoux ne sont pas
sans intérêt mais il en est resté là. Du coup, bien que candidat à la
présidence, sans solutions et sans projet, son message a tourné court et n’a
recueilli au final qu’une voix. On a même perçu qu'il ne partageait pas toutes
les conclusions de ses collègues. Notamment en terme de gouvernance.
On
avait déjà relevé, en particulier sur ce site, les deux défauts majeurs de la
précédente mandature : l’absence de projet commun et les querelles de clocher
entre communes, chacune voulant tirer la couverture à elle. La plupart des élus
ont, semble-t-il, fait le même constat et ont choisi de construire un projet
ensemble et de changer de mode de gouvernance. Il faut s’en féliciter. Le maire
de Pelvoux en est resté au stade de la critique de la précédente
mandature. Les distances prises avec ses collègues, ses remarques sur la
représentativité et sur la gouvernance en matière touristique et enfin son
absence de projet amènent à s’interroger sur sa volonté d’un projet commun et
sur une nouvelle gouvernance. On se rappellera en particulier que lors d’un des
conseils communautaires de l’année dernière, il n’avait pas hésité à menacer de
quitter la communauté de communes et de la poursuivre en justice, et ceci à
propos d’un sujet tout à fait mineur.
Par
contre, on le suivra plus volontiers lorsqu'il souligne la lenteur de la
réalisation des projets. Mais là encore, il faut dépasser le stade de la
critique du passé et travailler dans le présent et le futur. La cohérence d'un
projet commun dépassant les clivages communaux et une nouvelle gouvernance
devraient contribuer à améliorer les choses.
3.
Nulle critique dans cette remarque. On ne demande pas aux élus d'être compétents
dans tous les domaines, mais au contraire de de s'appuyer sur les compétences
diverses et variées dont ils doivent savoir s'entourer.
4.
Lorsque ce n'est pas le cas, la population vote en général avec ses pieds et va
voir ailleurs si ce n'est pas mieux. La baisse de la démographie de la commune
de Puy-Saint-Vincent en est l'illustration. Difficile de ne pas parler
d'échec quand une politique se traduit pas une baisse de la population.
5. Certains élus, obnubilés par le pseudo poids économique de leurs communes ou
vallées, mais oublieux de leur fragilité saisonnière et de leur dépendance
intercommunale, voudraient une représentation où le paramètre essentiel serait
la contribution à la richesse communautaire, en s'asseyant sur leur poids
démographique, pourtant fondamental en démocratie. Quand comprendront-ils que
tous doivent travailler au développement commun et que les pseudo poids
respectifs ne dépendent que du projet communautaire et de ses déclinaisons
locales : par exemple, les stations ici et les bassins de vie là. En clair, tant
qu'ils ne verront pas plus loin que les limites de leur commune, ils seront un
frein pour la communauté, c'est-à-dire pour la population de tout le pays. On a
bien vu ce clivage entre la position du maire de Pelvoux, et celle de ses
collègues, du moins ceux qui se sont exprimés, espérons-le, sans arrières
pensées.
Première version |
Dernière version |
Dernière correction |
Avril 2014 |
Avril 2014 |
Avril 2014 |
|