Communication touristique
« Vingt fois sur le métier remettez votre
ouvrage »
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C’est ce qu’il faut continuer à faire
concernant la communication touristique du Pays des
Écrins, en aide et en soutien à ceux qui
en ont la charge.
Après l’article de l’an dernier sur
« les épicéas de Puy-Saint-Vincent », dont l’audience a été nationale, après les
critiques sur les photos mensongères utilisées par le CDT 05 dans la promotion
de sujets divers et variés, après les articles dans diverses revues dénonçant
les dérives mensongères de la communication touristique, que ce soit concernant
les paysages, les productions, les kilomètres de pistes des stations ou le
nombre de jours de soleil, on aurait pu s’attendre à une prise de conscience des
responsables touristiques. Ceux de Puy-Saint-Vincent ont redressé le tir
et on salue son retour dans le Pays des Écrins et les Alpes du Sud.
Comme pour l’enfant prodigue, on se félicite de ce retour. Par contre, on est
peiné de constater que ces pratiques n’ont pas encore cessé. Certes, elles ne
portent plus sur l’essentiel mais on repère facilement ici ou là toujours des
photos sans rapport avec le territoire concerné et provenant de banques
d’images. D’autant plus facilement que des correspondants ne se sont pas privés
de signaler par exemple un papillon de l’Asie du Sud-est ou des myrtilles
géantes douteuses dans une plaquette locale. Le papillon ayant vite été
identifié et une anomalie jetant forcément le doute, une analyse plus complète a
malheureusement élargi le champ de la supercherie.
Maintenant, c’est constaté. Plutôt que
de dénoncer et condamner, il vaut mieux expliquer, convaincre et aider. On ne va
pas crier au scandale et tout jeter par-dessus bord, car il y a eu déjà des
améliorations notables et on peut toujours espérer que la volonté de continuer
dans ce sens soit certaine. Mais la marche vers la qualité est en générale
longue, les faux-pas sont nombreux et le zéro défaut est illusoire. Comme le
message sur la communication que l’on pensait enregistré ne l’a pas été, il va
donc falloir recommencer à expliquer qu’une bonne communication touristique
ne peut pas reposer sur le mensonge. C’est une question de crédibilité qui
conditionne l’image de marque d’un territoire et sa dynamique de développement.
On commence à mentir sur un détail et c’est tout l’édifice qui s’écroule : si
les arbres, les myrtilles, les morilles, les papillons, les fromages, les tables
d’hôte, les restaurants d’altitude, etc., ne sont pas du pays concerné, est-ce
que la communication sur l’ensemble reste crédible ? Pour ne citer qu’un
exemple : dans un tel contexte, est-ce que l’on peut encore faire confiance à
l’agneau dans l’assiette, censé être de Sisteron ?
Une démarche d'amélioration de la
communication du Pays des Écrins et
des offices de tourisme est indispensable. Elle doit impliquer tous les
acteurs, sans esprit de leadership, compétition ou concurrence, car tout le
monde est embarqué dans le même bateau. Elle ne pourra pas éluder la question de
la qualité et de l'origine des documents photographiques qui est au cœur de la
problématique actuelle. Les tables rondes ont reconnu que ses paysages et son
patrimoine étaient deux des principaux atouts du Pays des
Écrins, comme si ses atours
étaient en quelque sorte ses atouts pour reprendre la subtile catachrèse
de l'éditorial du Guide des activités. Leur caractère exceptionnel ne
peut être galvaudé. La façon dont ils vont être mis
en valeur va servir de référence et de socle pour tout le déploiement de la
stratégie touristique. Il doit donc y avoir une grande cohérence entre la
qualité des atouts et la qualité de leur promotion.
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Vallouimages
Vallouise, 19 octobre 2014