L’idée d’un
transport par câble (en clair télécabines ou/et télésièges) entre la gare de
l’Argentière et Pelvoux avait déjà été avancée dans le dossier de pré-sélection
à la pré-candidature à la candidature aux JO de 2018. Elle vient de resurgir,
entre Pelvoux et le Pré de Madame Carle cette fois. Un des binômes candidats aux
dernières élections en avait parlé lors de sa
réunion publique à Vallouise.
On en est au
tout début du projet, mais déjà avant même de s’être assurés de sa
faisabilité technique et financière et ensuite de sa rentabilité, les élus
des communes concernées se disputent sur la répartition de la redevance
entre elles. Plusieurs élus de Vallouise, forts de leur expérience avec
l’usine d’embouteillage de leur eau, ont exigé d’entrée de jeu 100% pour
Vallouise au prétexte que pour aller prendre la télécabine, il faut
obligatoirement passer par Vallouise. Mais certains élus des Vigneaux et de
Pelvoux ayant fait remarqué qu’il en était de même pour leurs communes,
l’idée a du plomb dans l’aile. Un consensus semble néanmoins se faire autour
d’une redevance à 300% avec 100% de la redevance pour chacune des trois
communes. Mais certains irréductibles vallouisiens voudraient bien
maintenant récupérer 100% des 300%. Du coup le maire de Vallouise, plus
Vallouisard que Vallouisien depuis son élection aux élections
départementales, a dû hausser le ton. Vallouimages a vainement tenté de
dire que 300% de 100% de zéro faisait toujours zéro, il a été invité à
retourner cultiver son génépi. Les tractations se poursuivent encore en
coulisse à l’heure qu’il est et on peut quand même espérer une convention de
répartition d’ici la fin de l’année.
Autre sujet de
dispute, il s’agit d’établir qui a la compétence pour mener le projet. La
compétence touristique étant à géométrie variable, on attend une autre
convention sur le sujet. Toutefois, on doit tout de suite anticiper que des
avenants à la convention modifieront probablement les choses après le
contrôle de légalité par la sous-préfecture.
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Ces deux
préalables étant réglés, on pourra commencer à s’intéresser au projet
lui-même. Les pros font valoir l’intérêt touristique et environnemental d’un
tel équipement et rajoutent que cela permettrait une desserte hivernale d’Ailefroide
et pérenniserait le site nordique du Pré de Madame Carle. Les antis
s’élèvent déjà avec force contre cette atteinte irrémédiable aux paysages et
soulignent son absurdité économique et financière. Ils ne manquent pas de
soulever les risques d’avalanches tout au long du parcours. Les pros
répondent qu’en plaçant judicieusement les pylônes et en mettant les câbles
suffisamment haut on peut s’affranchir du risque d’avalanche, ce à quoi les
antis répondent qu’il ne faut pas considérer uniquement le déplacement de
neige au sol mais qu'il faut également tenir compte du souffle destructeur
des avalanches.
Le maire de
Pelvoux était réticent au début, mais l’assurance que le nettoyage quotidien
des toilettes du Pré de Madame Carle serait pris en charge par l’exploitant
a levé ses réticences.
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On en est là.
Le Parc n’a encore rien dit, mais il va devoir se prononcer. Certains
craignent une opposition forte avec un retentissement national. Les pros ne
s’en inquiètent pas, avançant, au contraire, que cela ferait une promotion
au Pays des Écrins digne de celle liée à la campagne pour les JO.
Vallouimages a bien essayé de faire remarquer que ce serait plutôt une
promotion négative, mais on lui a vite faire comprendre que l’important
était qu’on parle du Pays des Écrins. Donc affaire à suivre…
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