L'avalanche du Col Émile Pic (3 morts, un
blessé encore dans le coma) et la chute dans le Dévoluy (2 morts), survenues
toutes deux le mercredi 1er avril, portent à 25 le nombre de morts cet hiver
dans les Hautes-Alpes.
Le groupe de 11 skieurs du club alpin
autrichien encadré par deux guides de haute montagne autrichiens était parti
le matin même du refuge Adèle Planchard pour rejoindre le refuge des Écrins.
L’avalanche, large de 80 m et longue de 250 m, s’est déclenchée à la
descente après le rappel qui est maintenant nécessaire pour atteindre le
glacier.
L’emballement médiatique qui a suivi a provoqué
des déclarations et des réactions excessives de part et d’autre (élus et
guides), d’autant plus que les premiers éléments de l’enquête concernant
l’aspect réglementaire sont plutôt à décharge. Celle-ci se poursuit, en
particulier concernant le déclenchement de l’avalanche, l’organisation et le
déroulement de la course.
Compte tenu du lourd bilan de la saison
hivernale, le monde de la montagne ne pourra pas faire l'impasse sur une
remise en cause des pratiques d'autant plus que les professionnels et
les skieurs expérimentés, dont plusieurs locaux, ont payé un lourd
tribut. Il faudra toutefois un peu plus de sérénité car les alpinistes
et guides de la région n'ont pas apprécié, mais alors pas du tout, les
déclarations des élus censés les représenter et les défendre.
On regrettera que (comme pronostiqué par
certains) les langues, paralysées lorsqu'il s'agissait de locaux, se
sont libérées dans le cas de touristes étrangers, fussent-ils encadrés
par des guides de haute montagne. Il va quand même falloir accorder les
violons : on ne peut pas dire « pas de chance » dans un cas et
« inconscience » dans l'autre ; on ne peut pas vouloir développer le
tourisme alpin et crier haro dessus en cas d'accident.