Pas de baisse de la
fiscalité pour la CCPE et budget social invalidé
Après un premier report de la date du conseil
communautaire par le président de la Communauté de Communes du Pays
des Écrins (CCPE) qui avait entendu dire que certains des élus ne
voteraient pas les Budgets Primitifs, ledit conseil s'est tenu
mercredi 15 avril au centre social, date limite de vote fixé par
l'État.
De nombreuses personnes étaient présentes dans le public..
Étaient-ils là pour manifester comme certains le pensaient ? Des
bruits avaient circulé sur le fait que les élus allaient se faire
arroser à l'eau à leur arrivée : en rapport avec le dossier sur
"l'eau de Vallouise". Ce public, interrogé à la sortie du conseil, a
précisé qu'il n'était pas là pour manifester et que la présence de
la gendarmerie en début de séance était faite pour s'assurer que la
parole serait donnée au public en fin de séance.
Les élus ont commencé par la 3e délibération qui
fixait les taux de la fiscalité et de la Taxe d'Enlèvement des
Ordures Ménagères (TEOM) pour l'année 2015. Deux scénarios possibles
: le maintien des taux identiques à 2014 ou baisse des taux
d'environ 2,13 %. Ce deuxième scénario étant proposé dans le
prolongement des engagements pris en 2012 de baisser la fiscalité
pour le montant des charges transférées aux communes suite à la
modification des statuts la même année. Il y a eu débat sur ce sujet
entre élus : certains souhaitant que la CCPE tienne ses engagements,
d'autres prônant le maintien au titre de la baisse des dotations et
de l'augmentation du FPIC (Fonds national de Péréquation des
ressources Intercommunales et Communales). C'est donc avec 9 voix
contre et 15 voix pour que cette délibération a été votée avec le
maintien des taux actuels.
Lors de la présentation du vote du budget général les élus de la
majorité de la commune de L'Argentière ont annoncé (voir détail dans
l'encart) qu'ils ne voteraient pas ce budget. Il est néanmoins passé
avec 10 voix pour (dont celle du président), 4 abstentions et 10
voix contre (dont 5 de L'Argentière). Il s'en est donc fallu de peu
pour qu'il ne passe pas.
Le second budget (social) ainsi que la délibération fixant la
subvention d'équilibre au budget social ont par contre été invalidés
avec 13 voix contre, 2 abstentions et 9 voix pour. La motivation de
ce vote contre n'étant pas le même selon les collectivités.
Certaines étant contre le social en général et d'autres exprimant
leur choix sur le fait que ce budget était beaucoup trop "serré" et
empêchait les différents services de travailler correctement et
harmonieusement.
Les budgets suivants ont tous été approuvés : équipements
économiques, transports, assainissement.
Ce Conseil Communautaire à défaut d'être
constructif aura été particulièrement dynamique. Des élus qui
d'habitude votent oui même s'ils pensent non ont fini par assumer
leurs opinions. Ce n'est évidemment pas au goût de tout le monde et
cette position a créé des tensions. En fin de séance, le président a
rappelé les enjeux d'avoir invalidé le budget social et les
conséquences que cela allait engendrer. Il a même proposé aux élus
de revoter, ce à quoi une personne du public a pris la parole sans y
avoir été invité demandant où était la démocratie dans ce conseil et
rappelant qu'un vote ne pouvait légalement pas être repris une fois
adopté.
La fin du conseil s'est terminée avec un vif
débat sur "l'eau de Vallouise", lancé par le public, qui a
questionné les élus sur l'existence ou non d'un appel d’offres et la
possibilité de sortir du projet quand la CCPE le souhaiterait. Les
élus de Vallouise ont précisé qu'aucun engagement avec qui que ce
soit et pour quoi que ce soit n'avait été pris et arrêté. La CCPE et
les élus attendent des éclaircissements sur de nombreux points, si
la SDEES ne remplit pas ses obligations la CCPE pourrait sortir du
projet. Par contre entre élus de la CCPE et ceux de Vallouise, rien
n'est clair, on ne sait pas vraiment qui est maître d’œuvre ou s'il
y a maîtrise d’œuvre déléguée... à suivre donc pour plus de
précisions dans les prochains mois.
Les
explications de vote des conseillers communautaires de la majorité
municipale de L’Argentière*
Lors
du vote du budget 2014, les élus Argentiérois avaient souhaité que,
d’ici au budget 2015, la question des compétences de la Communauté
de Communes soit débattue, d’autant que certaines compétences sont
assumées par délibération dérogatoire aux statuts, avant une
éventuelle fusion avec d’autres établissements publics de
coopération intercommunale et au-delà des nouvelles compétences
obligatoires qui seront prévues dans la loi. Ce débat n’a pas eu
lieu. Lors du vote des comptes administratifs 2014, il a fallu
corriger en séance les multiples erreurs de ces comptes qui sont
pourtant censés être conformes au compte de gestion du Trésor
Public, ce qui n’a pas crédibilisé la démarche financière de la CCPE.
Pour le budget 2015, l’ensemble des conseillers communautaires a
constaté, dans le budget présenté avec une fiscalité à taux
constants, l’absence de présentation de la section d’investissement
mais aussi l’absence de tableaux avec le détail des recettes
d’investissement, ce qui ne participe pas à la nécessaire
transparence de ce budget.
Plus étonnant, le budget général a été proposé avec un différentiel
positif de plus d’un million d’euros, présenté comme une
« provision » au cas où des investissements soient nécessaires en
cours d’année. Ce sujet n’avait pas été débattu et le montant de ces
provisions (50 % du montant des dépenses réelles d’investissement)
est pour le moins étonnant.
Enfin, l’état de la dette ne présente pas la catégorie des emprunts
(« classification ») sur l’ensemble des budgets.
Dès lors, les élus de la majorité municipale de L’Argentière ne
pouvaient voter un budget présenté dans de telles conditions et se
sont exprimés contre ce budget. |