Le dernier conseil communautaire du jeudi 14 avril a adopté une délibération
favorable à la réalisation d'une étude concernant la faisabilité d'une
liaison par câble entre la gare de L'Argentière-les-Écrins
et la station de Puy-Saint-Vincent. Cette étude défendue par le maire de
L'Argentière coûtera 7 500 € à la seule commune de L'Argentière. L'étude n'a
pas fait l'unanimité, tant s'en faut, mais n'étant pas prise en charge par
la communauté de communes elle a néanmoins été adoptée.
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Parler
d’une liaison téléportée entre la gare de l’Argentière et la station de
Puy-Saint-Vincent implique qu’un choix ait déjà été effectué au niveau de la
communauté de communes car d’autres scénarios sont envisageables. C'est
important car celui-ci fixe déjà en lui-même la clientèle visée et le mode
de fonctionnement, aux impacts déterminants sur sa viabilité économique.
À ce stade le projet n'est porté que
par la
commune de L’Argentière, mais un projet de cette ampleur, impactant
plusieurs communes, dépasse le cadre de cette seule commune. Il est
forcément d'ordre stratégique au niveau du Pays des
Écrins,
non seulement aux niveaux économique et touristique mais également au niveau
politique (au sens organisationnel du terme). Il doit s’intégrer dans une
stratégie communautaire. Or, à ce niveau, ce n’est pas le seul scénario
possible et il n’est pas acquis que ce soit le meilleur. Le danger serait
donc de partir sur un projet sans avoir exploré les autres possibilités.
De
fait l’étude approuvée lors du conseil communautaire va avoir un champ
restreint reposant sur des présupposés non établis : elle est biaisée
puisque portant sur un scénario qui n’a pas été validé. Autrement dit, même
prise en charge par la seule commune de L’Argentière, elle est très
prématurée dans le processus. Sauf si on veut éliminer ce scénario en
mettant en évidence que créer un transport en commun entre la gare et la
station pour une cible restreinte
(1)
va constituer d'une part un lourd et coûteux investissement
(2)
à faible retour et d'autre part un gouffre
financier en fonctionnement.
(2) Un investissement sans retour ou avec un faible retour sur investissement
est une simple dépense. Dans le cas présent, elle sera de l'ordre de plusieurs
dizaines de millions d'euros. À titre de
comparaison le projet en cours d'un téléporteur de fond de vallée entre Allemont
et Oz dans la vallée de l'Eau d'Olle est de l'ordre de 15 M€ pour 2 900 mètres.
Ici, par Les Vigneaux la longueur serait de l'ordre de 8 000 mètres, avec une
possibilité de station intermédiaire au niveau du Rif. Elle serait d'un peu plus
de 6 000 mètres en passant par les Têtes, mais avec un impact paysager qui fait
exclure d'emblée cet itinéraire.
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