Pelvoux - Vallouise
Projet de microcentrale hydraulique
sur le Gyr
Le
projet de microcentrale hydraulique sur le Gyr a fait l'objet d'une
réunion d'information en juillet 2006 à Vallouise. Co-présidée par les
deux entreprises argentièroises qui portent le projet, elle s'est déroulée en
présence des maires des communes de Pelvoux et de Vallouise et de
nombreux résidents et vacanciers, dont une importante représentation des
pratiquants des sports d'eaux vives.
Le projet, à vrai dire, n'est pas nouveau,
il remonte en effet à 1928 pour la première mouture établie par Gilbert
Planche, ingénieur de plusieurs autres réalisations dans la région, qui
prévoyait à l'époque une production de
17 millions de kWh par an
(la galerie souterraine a même été en partie réalisée !). Il a été plusieurs fois réactualisé
depuis, mais sans réalisation.
En introduction, les présentateurs ont
rappelé que la région PACA produit 10% seulement de l'énergie qu'elle consomme
et figure parmi les régions les plus émettrices de gaz à effet de serre : 8,4
tonnes par an et par habitant.
Le projet actuel prévoit une prise d'eau
intégrée dans le canal de fuite de la centrale EDF des Claux et
une conduite enterrée sur 99% de son parcours jusqu'à l'amont de la prise d'eau
de Vallouise où se situerait la microcentrale, dans un bâtiment banalisé
de 150 m2 sur le terrain EDF. La ligne électrique de 20 kV en sortie
partirait en câble souterrain.
Passant de 1250 m aux Claux à 1150
m à Vallouise, la hauteur de chute serait de 100 m pour un débit
maximum prévu de 2,5 m3/s. La production annuelle d'énergie
serait un peu supérieure à 10 MkWh pour une puissance nette de 2000 kW.
À titre de comparaison, la puissance nette de la centrale EDF des Claux
est de 11 MW, soit plus de 5 fois celle prévue dans le projet.
L'impact principal de la centrale sur
l'environnement réside dans le détournement au maximum de 2,5 m3/s
d'eau du cours du Gyr. De régime glaciaire, son débit mensuel moyen varie
de 1 m3/s en hiver à 14 ou 15 m3/s en été - maximum
de 18 m3/s et minimum de 6 m3/s. La centrale EDF des
Claux turbine au maximum 6,35 m3/s et le potentiel au niveau de
la restitution est de 7,5 à 8 m3/s. Pour concilier tous les usages,
pêche, sports d'eaux vives, et assurer l'évacuation des sédiments, le projet
limite le prélèvement à 2,5 m3/s durant la période estivale de mai à
octobre.
Le projet représente un investissement
prévisible de 4 à 4,5 M€ et permettrait d'employer 2 personnes en
pluriactivités. Les revenus annuels pour les collectivités locales, aux taux
actuels, s'élèveraient à 172 k€, se décomposant en 60 k€ pour les 2 communes de
Pelvoux et de Vallouise, 47 k€ pour la communauté de communes du
Pays des Écrins, 51 k€ pour le conseil général des Hautes-Alpes et
14 k€ pour le conseil régional de PACA.
Malgré son faible impact environnemental
reconnu par tous, il a rencontré
l'opposition de principe, "philosophique" pour reprendre les termes de
l'un d'eux, des pratiquants des sports d'eaux
vives. Ceux-ci, pas tout à fait convaincus par la limitation du prélèvement à
2,5 m3/s,
ont manifesté leur inquiétude de voir sacrifier un des derniers torrents
sauvages des Alpes. L'un d'eux, interpellant les habitants, les
montagnards et les touristes, leur a demandé quelles seraient leurs réactions à un projet
d'éoliennes au Pré de Madame Carle !
Depuis la réunion,
l'administration par l'intermédiaire de la DRIRE a accepté le principe de capter
l'eau dans la sortie de la centrale EDF, et donc de ne pas créer de prise d'eau
comme les porteurs du projet s'y sont engagés. Il reste à obtenir l'accord
d'EDF.
D'autres études et discussions sont encore
en vue avant que le projet soit lancé. Deux à trois années de procédure sont
prévisibles avant le début de la réalisation qui, elle, pourrait être assez
rapide pour limiter les nuisances, toujours critiques dans une vallée
touristique.
La durée des travaux serait de 1 an, dont
le plus long pour le bâtiment et l'installation à l'intérieur, la pose de la
conduite forcée se faisant en deux mois et demi.
Pour en savoir plus :
L'eau en Montagne
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