Hautes-Alpes
Question sur un non retour d'est
	
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	De fortes chutes de 
	neige,
	
	 
									accompagnées d'un fort vent de 
	sud/sud-ouest,
									
								se sont produites jeudi 31 janvier et 
	vendredi 1er février sur l'ensemble du massif alpin.
	
	 
									 Dans le secteur des
									
	 
									Écrins, les 
	épaisseurs cumulées ont souvent atteint 60 à 80 cm,
									
	jusqu'à 120 cm à 3000 m 
	(balise Nivose des Écrins).
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Les animations ci-dessous confirment, s’il en était besoin, que l’épisode 
météorologique actuel, marqué par de fortes précipitations et un risque 
d’avalanche TRÈS FORT, n’est pas un ‘retour d’est’,  mais est, comme annoncé 
depuis plusieurs jours, un épisode méditerranéen sévère pris dans un flux de 
sud-ouest avec lombarde froide en Briançonnais abaissant la limite pluie-neige.
	
		
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			Anomalie 850 hPa (10 °C de gradient thermique  cause 
			de l'écoulement d'air froid en haute Durance) | 
			
			Système méditerranéen dans un flux de sud-ouest 
			
			avec lombarde froide en Briançonnais | 
	
 
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Après avoir noté à plusieurs reprises qu’en Briançonnais on associe presque 
systématiquement, et dans les deux sens, fortes chutes de neige et ‘retours 
d’est’, j’ai écrit hier sur ma page Facebook : « C'est quand même marrant que 
dès qu'on parle de chutes de neige importantes en Briançonnais, tout de suite on 
pense 'retour d'est' ». 
J’ai reçu plusieurs confirmations de la part d’amis météorologues que je cite :
« Les chutes de neige dans votre secteur [le Briançonnais] proviennent en effet 
soit de l’ouest dans le cadre d’un courant très dynamique, soit du sud-ouest, 
soit du sud. Je ne comprends également pas cet abus de langage du terme ‘retour 
d’est’ »
« Les médias se sont emparé du terme pour qualifier les précipitations très 
abondantes mais sans rien comprendre au phénomène. De manière classique un 
‘retour d'est’ ne concerne vraiment qu'une zone de 20 km après la Frontière 
Italienne (1). 
C'est un enroulement d'air chaud d'altitude saturé autour d'un minimum froid. Du 
fait de son mouvement circulaire, il peut donc nous revenir dessus par l'est. 
C'est un déplacement lent, donc il peut donner beaucoup de cumuls ( cf. 1957, 
2008). Ce n'est pas du tout le cas aujourd'hui. »
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Cette 
association semble d’ailleurs assez récente, comme si les retours d’est étaient 
un peu victimes de leurs « succès » 
(2).
Au point que ce processus d’assimilation deviendrait presque intéressant à 
étudier !
Est-ce à cause des médias qui se sont emparés du terme sans rien y comprendre, 
ou d’une perte de la culture montagnarde des habitants suite à l’arrivée de 
néo-habitants ‘ignorants’ ? 
Rien que cette semaine, le Dauphiné Libéré a consacré sa Une et deux pages 
intérieures aux « curiosités » (sic) météorologiques des Hautes-Alpes. C’est 
bien et intéressant pour ces phénomènes particuliers mais on en oublie les 
phénomènes généraux.
Or, en 
rapprochant les deux réponses citées, on remarque qu’à trop monter en épingle 
une curiosité, on en arrive à en faire une généralité !
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Vallouise, 01 février 2019
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Notes :
(1)
Mais de forts retours d’est peuvent atteindre Guillestre, et même très 
exceptionnellement se faire sentir jusqu’à Embrun.  
(2) 
Entre guillemets car on n’oublie pas aussi les catastrophes qu’ils peuvent 
provoquer.
						
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	Références
Hautes-Alpes - Lombarde froide, Vallouise magazine, 19 mars 2013.
Un épisode météo 
analogue.
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	Article rédigé en collaboration avec Alain Morel, 
	Guillestre, 
	meteo05.sepcs.fr
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